La tendance à se juger soi-même de manière douloureuse et irrationnelle amoindrit significativement la capacité à faire avec le regard de l’autre.
Plus vous vous critiquez de manière malveillante, plus vous risquez de prendre les projections des autres pour des attaques personnelles. Vous aurez tendance à faire des suppositions irrationnelles sur les intentions et les attitudes d’autrui qui viendront à leur tour nourrir ce regard dévalorisant que vous vous infligez.
Ce cercle vicieux ne prendra fin que lorsque vous l’aurez reconnu, conscientisé et accepté. Par exemple, prenez du recul quand vous sentez une émotion de rejet pour vous-même et voici ce qui pourrait se passer : « Ok, je me rejette en ce moment (c’est l’observation sans jugement). Qu’est-ce qui se passe (c’est mettre de la conscience)? J’inspire et j’expire plusieurs fois profondément (apaisement émotionnel). Peut-être que je peux améliorer quelque chose, ce serait quoi (ajustement créateur)? Qu’est-ce que j’ai envie de me dire de bon pour prendre soin de moi (pensée positive et créatrice)? Que s’est-il réellement passé (revenir au concret, mettre du sens, mentaliser). Ok, je peux être moi, avec mes faiblesses et être bien quand même (se remettre dans une pensée d’abondance) ».
La qualité du regard que l’on pose sur soi se construit dans notre enfance, principalement en lien avec notre figure paternelle. C’est au travers du regard du père et de sa capacité à être en relation avec son enfant que l’enjeu de l’estime de soi prend forme. Si la figure paternelle est dysrégulée de manière chronique, l’enfant devra s’adapter en trouvant des stratégies de survie. Il pourra alors aller dans un type d’estime de soi en hyper (je suis le ou la meilleur.e, les autres sont moins bons que moi) ou à l’inverse, dans un type d’estime de soi en hypo (je suis nul.e, les autres sont tellement mieux), avec toutes les nuances qui s’imposent.
De ce vécu découle des croyances sur soi qui viennent influencer les relations, avec les autres, mais aussi de soi à soi. Bien heureusement, rien n’est déterminé dans le comportement humain et cela se travaille en thérapie de manière efficace.